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Plus blanc que blanc : le raffinage alimentaire
Le principe est souvent méconnu, le procédé technique davantage encore. On pense au pétrole ou, éventuellement, à des matières fibreuses, mais rarement, voire jamais, aux céréales, au sucre ou au sel ni aux huiles alimentaires. Aussi, que de questions dès qu’il en est question ! Qu’est-ce que le raffinage ? Que raffine-t-on ? Pour quoi faire ? Quel intérêt, économique notamment ?
L’hégémonie de la blanche betterave sucrière
Longtemps, les colonies françaises ont fourni en sucre non raffiné (issu de la canne à sucre) la métropole, jusqu’à ce qu’une bisbille à propos des routes et du commerce maritimes avec l’Angleterre conduise la France à trouver une alternative locale à la plante exotique : la betterave sucrière. Non seulement cette racine permet de produire « local », mais le sucre de la betterave est d’un blanc tellement blanc comparé au sucre brun de canne, qu’il devient vite un symbole de pureté, donc de richesse. Symbole qui a gardé toute sa superbe, et plus encore avec les prouesses chimiques de l’industrie agroalimentaire par qui le sucre est toujours plus blanc que blanc. Blanc, certes, mais aussi vide de nutriments.
Le sucre blanc
Le sucre blanc ne nous apporte aucun nutriment et beaucoup de nutritionnistes le considèrent déjà comme un aliment vénéneux.
Il contient des calories dites vides, qui contribuent à la prise de poids et qui peuvent déclencher le développement d’un diabète de type 2 mais aussi endommager les dents.
De plus, le sucre blanc acidifie notre sang et nous déminéralise. Il vole littéralement nos minéraux, comme le calcium, affaiblissant du même coup nos dents et nos os.
Pour ne pas arrêter de manger de la nourriture sucrée, vous pouvez le remplacer par du sucre roux, du miel, du sucre de canne, de la mélasse de céréales ou des sirops naturels de fruits.
Le sel « au naturel » Non raffiné, il contient quantité de minéraux (magnésium, sous forme de chlorure de magnésium, oligo-éléments, fer). Le raffinage déjà ancien a permis d’obtenir un sel de couleur blanche, généralement préféré par les consommateurs. On le raffine pour l’épurer et pour faciliter son stockage. La purification comporte notamment une phase de recristallisation, au cours de laquelle une solution de saumure est traitée avec des produits chimiques, qui précipitent les « impuretés » (entre autres les sels de magnésium et de calcium). Blanc, certes, mais débarrassé de ses minéraux naturels.
Le sel raffiné est souvent connu sous le nom de sel de table et se compose seulement de chlorure de sodium transformé, sans aucun autre nutriment. Il contient d’ailleurs souvent des additifs comme des anticoagulants.
Ainsi, c’est un aliment peu sain. Cependant, il peut également endommager votre corps si vous en consommez régulièrement, et sur du long terme.
A l’inverse, le sel complet contient toutes les vitamines et les minéraux dont vous avez besoin, car il n’est pas raffiné. Le plus connu et le moins cher est le sel marin, mais il en existe bien d’autres (le sel d’Himalaya, le sel celte, etc.).
Le lait de vache Voici un produit faisant partie de nos habitudes alimentaires depuis très longtemps, mais de plus en plus décrié de nos jours. Et pour cause, le lactose contenu dans le lait de vache est associé à diverses maladies : acidités gastriques, inflammations, anémie, maladies cardiovasculaires, surpoids… Au lieu du lait de vache, on peut se tourner vers les produits végétaux à base de riz, d’amande, d’avoine, etc.
Bien des nutritionnistes déconseillent sa consommation après les premiers mois de la vie. Selon eux, notre corps perd à ce moment l’enzyme dite lactase qui nous permet de digérer correctement le lactose.
D’autres experts affirment que notre corps ne peut assimiler que le lait maternel, et non celui d’autres animaux. Selon cette théorie, une grande partie de la population serait intolérante au lactose mais la consommation répétée durant des années de cet aliment ferait que le corps ne montre plus de signes évidents de cette intolérance.
Bien qu’il soit un aliment très complet, le lait ne contient pas de fibres, de fer et de vitamine C.
Il est également en relation avec des maladies comme l’acidité gastrique, les pathologies inflammatoires, l’anémie, les maladies cardiovasculaires et le surpoids. C’est pour cela que le lait de vache fait partie des aliments blancs à bannir.
Selon certaines études, le lait augmente le risque de souffrir d’un cancer de la prostate, des ovaires ou de lymphomes.
L’alternative la plus naturelle se trouve dans les boissons végétales élaborées à partir d’avoine, de riz, d’épeautre, d’amande, etc. Il existe également des laits sans lactose et des laits d’autres animaux, qui sont plus faciles à digérer et moins nocifs.
Les céréales (blé, maïs, riz, avoine, orge, etc.) Elles ont été dépouillées de leur enveloppe de son (riche en fibres) et de leur germe (partie intérieure du grain renfermant des micronutriments) pour ne garder que leur « corps » principal amylacé, connu sous le nom d’endosperme, la seule partie conservée une fois le grain raffiné. Pourquoi cela ? Pour être plus facilement stockées en grandes quantités avec l’ère industrielle et en cas de famine. Cette technique est devenue l’unique façon de procéder. Stockables, certes, mais au détriment de la moitié, voire des trois quarts de leurs nutriments minéraux (calcium, fer, zinc), vitamines du groupe B et la quasi-totalité de la vitamine E, et des fibres.
Les farines de céréales « blanchies » Très tôt, comme le sucre et le sel, elles ont eu davantage d’attraits auprès des consommateurs. Prenons le pain « noir » des paysans du 19e siècle et son pendant inverse, le pain « blanc » à la table des notables ou des bourgeois. Aujourd’hui, la tendance tendrait-elle à s’inverser avec les farines et les pains semi-complets ou complets issus de l’agriculture biologique ? D’après les premières données de l’étude Nutrinet, le principal facteur qui semblerait orienter la consommation de produits biologiques à l’aspect, certes plus rustiques, n’est plus le revenu mais celui de la situation professionnelle (à rattacher au niveau de culture ou d’information).
Les farines raffinées, à l’inverse des farines complètes, aggravent la constipation, augmentent la rétention d’eau et contribuent au surpoids. De plus, elles amplifient le risque de souffrir d’un cancer du côlon. En effet, cet organe a besoin d’une consommation importante de fibres pour demeurer sain.
Sont inclus dans cette catégorie toutes les céréales et leurs farines, mais également leurs dérivés habituels qui se trouvent dans nos menus quotidiens : pâtes, pains, pâtisseries, pâtes à tarte, biscuits, etc. ) contribuent également à aggraver la rétention d’eau et le surpoids. ATTENTION, cependant un beau nombre de nutritionnistes commencent à mettre en garde la population sur les dangers des pesticides que contiennent les écorces de ces céréales. En effet, « céréales complètes » veut dire qu’on conserve ces écorces et qu’on les broie avec la graine. Hors, le blé est une des céréales les plus pulvérisées dans l’agriculture ! Manger des aliments avec des céréales complètes équivaut donc à ingérer ces pesticides, qui peuvent causer de petits, moyens et gros dégâts dans le corps étant donné qu’ils sont difficilement éliminés par l’organisme. De plus, les fibres peuvent irriter les intestins les plus sensibles. À voir selon vous où se placent vos priorités. Je vous oriente sur des farines bi produite et moulue sur la meule chez les producteur locaux.
La margarine
Le beurre est un aliment naturel qui provient de la vache et qui fait partie de l’alimentation de l’homme depuis des siècles. Mais la margarine est une création artificielle de ces dernières années réalisée à base d’huiles végétales de qualité douteuse. On les soumet à divers procédés, dans le but de leur donner une texture solide.
On blanchit les huiles pour leur donner cette teinte jaune pâle. Elles sont enrichies en goût et en conservateurs. De plus, toutes les vitamines sont artificiellement ajoutées.
La margarine est autant, voire plus calorique que le beurre. Il contient aussi des graisses trans, qui sont hautement nocives pour notre organisme.
Elle augmente également le risque de souffrir de maladies coronariennes. La margarine ne devrait pas en théorie contenir de cholestérol car elle est d’origine végétale, mais les graisses trans qui y sont ajoutées sont responsables de l’augmentation des taux de mauvais cholestérol.
Quant aux huiles alimentaires Au-dessus d’une certaine température, elles ne résistent pas et partent en fumée (risque de formation de composés toxiques). Au naturel, elles peuvent aussi avoir une légère odeur, rebutante pour certains nez raffinés. Toujours au 19e siècle, l’industrie a donc mis au point un ensemble d’opérations (neutralisation, décoloration, désodorisation) ayant pour but d’améliorer les caractéristiques organoleptiques et la couleur des corps gras obtenus par pression ou extraction des matières premières oléagineuses. Résistantes à la chaleur, certes, elles sont transformées en graisses saturées, alors même que les acides gras mono-insaturés ou polyinsaturés sont bénéfiques pour la santé ! Pauvre en antioxydants et en vitamines, la vitamine E en particulier est totalement détruite par le raffinage.
Sachant qu’ils ont un rôle essentiel dans le développement et fonctionnement de la rétine, du système nerveux, du cerveau et dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, il convient de ne pas les négliger et de les consommer par le biais d’une alimentation variée et équilibrée.
Les huiles regorgent également de vitamine E antioxydante qui renforce l’action des oméga-3 pour retarder le vieillissement cutané prématuré. Je vous conseille de consommer des huiles vierge extra de 1 ére pression à froid ; elles conservent les qualités nutritionnelles et donc bénéfiques pour l’organisme.( plutôt l ‘huile d’olive et la colza les plus facile à trouver dans les commerces)
En conclusion :
en raffinant les céréales, le sucre, le sel ou encore les huiles, on leur retire donc surtout leurs nutriments. Et les conséquences au niveau sanitaire sont rigoureusement établies au niveau métabolique et pathologique : maladies des intestins, troubles métaboliques, excès de poids par une mauvaise régulation faim/satiété, etc. Tous les plus grands spécialistes en épidémiologie nutritionnelle sont unanimes et ce, depuis plusieurs décennies : les aliments raffinés sont de faible densité nutritionnelle, mais aussi pauvres en fibres, tandis qu’ils sont riches en énergie. Autrement dit, ils sont devenus « source de calories vides » et surtout, « impliqués dans la genèse de nombreuses pathologies, diabète et obésité notamment », regrette Nicole Darmon, directrice de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’INRA. Moins nourrissants, ils favorisent une surconsommation de calories par rapport aux besoins, et donc un risque avéré de surpoids.
Certes ,ils se stockent facilement mais nutritionnellement ils sont sans vie donc sans énergie.
A l’inverse, les bienfaits possibles d’une alimentation riche en fibres, selon Denis Lairon, nutritionniste et directeur de recherche à l’Inserm, permettraient de prévenir le surpoids et l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, le syndrome métabolique et certains cancers, dont le cancer du colon. Le sucre de canne non raffiné, lui, apporte en plus minéraux et vitamines. Dès 1932, le dentiste canadien Weston A. Price, évoque son effet anti-caries et l’enrichissement de l’organisme en minéraux, phosphore, zinc et fluor alors que sa version raffinée, elle, provoque caries et surpoids.
Pour terminer, ne pas confondre raffinage et raffinement. Au contraire d’un aliment raffiné qui, pour être blanchi, stocké ou résistant, est altéré,
un mets raffiné sera amélioré pour rendre son goût plus subtil, son parfum plus délicat ou sa présentation plus appétissante, sans rien lui retirer du plaisir qu’il procure…
Source : Article écrit par Julie Lioré (Knowfood).